Stratågies persuasives dans le discours religieux

Rhåtorique, argumentation, et religion. Genres du discours religieux. Relations des interlocuteurs, le problåme du råcepteur. Les stratågies persuasives, les tactiques persuasives. Principales branches du christianisme. Positionnement des interlocuteurs.

Ðóáðèêà Ðåëèãèÿ è ìèôîëîãèÿ
Âèä äèïëîìíàÿ ðàáîòà
ßçûê ôðàíöóçñêèé
Äàòà äîáàâëåíèÿ 29.10.2017
Ðàçìåð ôàéëà 543,7 K

Îòïðàâèòü ñâîþ õîðîøóþ ðàáîòó â áàçó çíàíèé ïðîñòî. Èñïîëüçóéòå ôîðìó, ðàñïîëîæåííóþ íèæå

Ñòóäåíòû, àñïèðàíòû, ìîëîäûå ó÷åíûå, èñïîëüçóþùèå áàçó çíàíèé â ñâîåé ó÷åáå è ðàáîòå, áóäóò âàì î÷åíü áëàãîäàðíû.

Ðàçìåùåíî íà http://www.allbest.ru/

UNIVERSITÉ D'ÉTAT DE SAINT-PÉTERSBOURG

Faculté de philologie

Département des langues romanes

MÉMOIRE

présentée par en vue de l'obtention du grade de Master en Linguistique

STRATÉGIES PERSUASIVES DANS LE DISCOURS RELIGIEUX

Elvira Zakirova

Sous la direction de

Madame la Docteur ès lettres Ekaterina IVANOVA

Saint-Pétersbourg 2016

Introduction

Les études sur la communication persuasive ont des origines historiquement profondes car les notions de la persuasion comme le but prépondérant de l'intervention publique ont été introduites pour la première fois dans la rhétorique antique. Aujourd'hui, la communication persuasive est considérée comme une forme d'interaction mentale et linguistique des individus qui se caractérise par la mise en œuvre de l'influence verbale de l'un des interactants sur un autre par le biais des stratégies communicatives de persuasion pour atteindre le résultat désirée.

Dans les années dernières la stratégie persuasive et son étude sont devenues importantes non seulement dans le domaine politique et médiatique, mais aussi dans la religion. La nécessité d'étudier les processus de l'influence linguistiques sur les récepteurs de l'information est devenue évidente depuis longtemps, surtout dans le cadre de l'intérêt pour la rhétorique. Les sciences qui s'occupent des questions théorétiques de la rhétorique après le regain de l'intérêt pour la rhétorique (c'est-à-dire, après «Le Traité de l'Argumentation» de Perelman et Olbrechts-Tyteca et la « Rhétorique générale » du Groupe ì) forment la nouvelle rhétorique ou la néo-rhétorique. Pour comprendre le rôle de la nouvelle rhétorique on distingue deux changements des paradigmes: le grand changement qui a amené au regain de l'intérêt pour la rhétorique et le changement particulier qui a abouti à l'apparition de la néo-rhétorique. Õàçàãåðîâ Ã. Ã. Ðèòîðè÷åñêèé ñëîâàðü [Version électronique] / Ã.Ã. Õàçàãåðîâ. - 2å èçä., ñòåðåîòèï. - Ì.: ÔËÈÍÒÀ, 2011. p. 21 - 22.

Le grand changement culturel et scientifique prévoit le passage de la conception du monde historique et évolutionniste, qui ne laisse pas de grand espace à la pensée rhétorique, à la conception informationnelle qui est liée à l'approche théorique et probabiliste dans l'étude de la parole et à la notion systémique de la langue. La nouvelle conception du monde s'est manifestée dans les mathématiques, les sciences naturelles, la linguistique, les recherches sur l'intelligence artificielle et même dans les arts. Ce grand changement s'est trouvé fructueux et a mené au regain de l'intérêt général pour la rhétorique, y compris la rhétorique classique. Au sein de la nouvelle conception on voit apparaitre la néo-rhétorique à la suite des idées postmodernes et l'approche phénoménologique de la conception du monde. Pour le dire en deux mots, la rhétorique classique s'occupait de la vérité, tandis que la nouvelle rhétorique est centrée sur l'opinion. La néo-rhétorique voit la persuasion comme son but principal. Le pouvoir de persuader l'auditoire est une tâche primordiale du discours rhétorique. Le concept de la persuasivité dans la néo-rhétorique s'appuie sur la logique, la psychologie et l'axiologie.

Notre travail est consacré aux stratégies persuasives dans le discours religieux. Pour le faire, nous avons posé les tâches suivantes:

· Analyser les approches dans le domaine des études rhétoriques contemporaines ;

· Comprendre les relations entre les notions de la rhétorique, l'argumentation et la persuasion ;

· Introduire la notion du supradiscours persuasif ;

· Analyser le discours religieux ;

· Définir le champ persuasif dans le discours religieux ;

· Identifier les stratégies persuasives dans le discours religieux.

Le premier chapitre « Rhétorique et persuasion » envisage les questions théoriques. Nous allons analyser la notion de la rhétorique et ses relations avec l'argumentation et la persuasion. Nous proposons d'introduire la notion du supradiscours persuasif pour décrire l'ensemble des pratiques discursives mises en œuvre dans plusieurs types de discours.

Le deuxième chapitre est consacré à l'analyse du discours religieux. Nous allons examiner l'état contemporain de la religion dans le monde, en particulier celui du christianisme. Ce sont l'Église Catholique et l'Église Orthodoxe qui sont au centre de notre intérêt. Nous proposons de faire l'analyse des genres religieux et de trouver parmi eux ceux que nous pouvons classer dans le supradiscours persuasif.

Le segment religieux du supradiscours persuasif fait l'objet du troisième chapitre. Tout d'abord, nous proposons d'analyser les particularités du segment religieux. La deuxième partie du chapitre est consacrée à l'étude des stratégies persuasives dans le discours religieux. Nous proposons de distinguer deux groupes de stratégies persuasives: une stratégie rationnelle et une stratégie émotionnelle. La stratégie rationnelle a pour but d'influencer l'auditeur à partir des arguments qui font appel au raisonnement logique. La stratégie émotionnelle s'appuie sur les arguments dont la tâche essentiel est d'influencer les émotions des récepteurs.

Aujourd'hui, les recherches sur l'argumentation sont basées sur des textes des médias et des textes politiques. Ce sont les modèles, les moyens et les modalités de l'argumentation qui font l'objet des recherches contemporaines. Tout de même, on n'utilise pas souvent les textes religieux comme base de recherche sur l'argumentation tandis qu'ils représentent un champ d'investigation très intéressant. Dans notre recherche le champs d'investigation se limite au discours religieux chrétien, orthodoxe et catholique en particulier. Depuis plus de 2000 ans le Christianisme, et l'Eglise Catholique en particulier, influence la formation de la civilisation occidentale. La présence de la religion dans notre vie est incontestable et cela touche non seulement la vie quotidienne, mais aussi le domaine politique. La religion a toujours sa force et son influence inspirantes aussi bien que destructives. La plupart de la population de notre planète partagent des convictions religieuses quelconques qui influencent leurs interactions et leur conception du monde. La nécessité de comprendre la structure du discours religieux persuasive dans le contexte des changements actuels est évidente.

L'importance théorique de notre recherche consiste en l'élaboration du concept du supradiscours persuasif avec la définitions des stratégies universelles persuasives. Les résultats de la recherche peuvent être utilisés dans le cadre des cursus universitaires linguistique, ou pour l'élaboration des cours spécialisés sur la manipulation et influence linguistique.

Les proposition à soutenir sont les suivantes:

1. Le concept du supradiscours persuasif décrit les pratiques communicatives de l'interaction des individus qui se fondent sur les différents types de discours ayant certains traits communs tels que les traits cognitifs, structurels, stylistiques, communicatifs et pragmatiques.

2. Dans le discours religieux il est possible de définir plusieurs genres qui peuvent être caractérisés comme appartenant au supradiscours persuasif.

3. Les stratégies persuasives rationnelles et émotionnelles représentes les deux types de stratégies persuasives qui sont réalisées dans le segment persuasive du discours religieux.

La recherche est fondée sur les homélies et les messages du Pape François (2013 - 2016, 145 unités) ; les messages du Pape Benoît XVI (2005 - 2013, 24 unités) les homélies et les messages du Patriarche Cyrille (2015 - 2016, 113 unités) ; les homélies des diacres (50 unités) ; au total: 332 unités. Les homélies et les messages proviennent du site officielle du Saint-Siège URL : http://w2.vatican.va/content/vatican/fr.html, du site officielle du patriarcat de Moscou URL : http://www.patriarchia.ru/index.html et du site qui regroupe des homélies proposées par des diacres URL : http://homelies-diacres.danielbichet.fr/index.html.

1. Rhétorique et persuasion

1.1 Rhétorique ou argumentation

Dans les recherches contemporaines sur l'argumentation quand on parle de relation entre la rhétorique et l'argumentation, la rhétorique est tout d'abord considérée comme le discours de persuasion. Bien plus, avec l'apparition des travaux de Perelman on parle de la nouvelle rhétorique (« Traité de l'argumentation, la nouvelle rhétorique », Chaïm Perelman, Lucie Olbrechts-Tyteca Perelman, Chaim, Olbrechts-Tyteca, Lucie, The New Rhetoric: A Treatise on Argumentation //transl. by Wilkinson, John and Weaver, Purcell. University of Notre Dame Press. Notre Dame, Indiana, 1969. - 566 p). Cette ouvrage a bien favorisé l'assimilation de ces deux concepts. D'un coté les auteurs de l'ouvrage souligne que la notion de rhétorique a changé et il ne peut correspondre entièrement à la notion de la rhétorique d'Aristote. D'autre coté Perelman continue la tradition de considérer la persuasion comme la fonction essentielle de rhétorique. Le concept de la nouvelle rhétorique de Perelman est né dans le cadre de l'apparition de la nouvelle paradigme qui est fondée sur l'approche phénoménologique, la notion de l'intersubjectivité, et les idées postmodernes. La néo-rhétorique inclut dans ses études le contexte du temps: l'accent est déplacé de la vérité incontestable sur l'opinion et l''évaluation qui peuvent changer, et de la preuve sur l'argumentation et la persuasion Õàçàãåðîâ Ã. Ã. Ðèòîðè÷åñêèé ñëîâàðü [Version électronique] / Ã.Ã. Õàçàãåðîâ. - 2å èçä., ñòåðåîòèï. - Ì.: ÔËÈÍÒÀ, 2011. p. 21 - 22..

Frans Hendrik van Eemeren, un des fondateurs de la théorie pragma-dialectique, voit dans la rhétorique un autre approche de la compréhension de l'argumentation, il l'oppose à la dialectique. Cette dernière considère que le but de l'argumentation est de lever les doutes et rapprocher les points des vus des locuteurs; tandis que la tache principale de l'argumentation rhétorique est la persuasion du récepteur. En même temps Eemeren pense que dans les pratiques argumentatives ces deux approches coexistent: dans le processus de règlement de n'importe quel conflit les locuteurs, afin de réaliser leurs objectifs, se servent de la rhétorique et de la dialectique. Aussi nous pouvons dire que la rhétorique est vu comme un moyen de l'argumentation.

Il faut mentionner aussi les idées de Nicholas Rescher, qui comprend la rhétorique comme l'art de la présentation persuasive, mais qui ne se réduit pas à cette caractéristique. Selon Rescher, l'argumentation est soumise aux relations d'enchaînement, c'est-à-dire que la thèse de l'argumentation doit s'appuyer sur les autres propositions, la conclusion découle des arguments représentés et c'est plus tôt le domaine de la logique ; tandis que la rhétorique ne se limite pas aux relations d'enchaînement, elle représente le moyen de persuasion. Alors la rhétorique forme les notions de base qui sont acceptées en tant que telles. Le locuteur se sert des moyens rhétoriques pour former les opinions primaires auprès des récepteurs au cours de l'argumentation.Ìèãóíîâ À.È. Ñîîòíîøåíèå ðèòîðè÷åñêèõ è àðãóìåíòàòèâíûõ àñïåêòîâ äèñêóðñà // ÐÀÖÈÎ.ru. 2010. ¹ 4. Ñ. 3-28. Ainsi cette approche envisage la rhétorique comme fondement de l'argumentation, comme sa partie inhérente.

Le Dictionnaire d'analyse du discours donne la définition suivante: « La rhétorique est la science théorique et appliquée de l'exercice public de la parole, prononcée face à un auditoire dubitatif, en présence d'un contradicteur. Par son discours, l'orateur s'efforce d'imposer ses représentations, ses formulation, et d'orienter une action » Dictionnaire d'analyse du discours [sous la direction de Patrick Charaudeau P et Dominique Maingueneau], éditions du Seuil, 2002, p. 505. Les auteurs du Dictionnaire distingue également la rhétorique argumentative qui « part d'une compétence naturelle, la compétence discursive, et la travaille en l'orientant vers les pratiques langagières sociales. [...] Une intervention rhétorique est constituée d'un ensemble d'actes de langages planifiés, finalisés, s'adressant à un public dubitatif [...] » Ibid., p. 508. Donc la rhétorique ici est considérée comme discipline au cœur de laquelle il y a l'argumentation. Les auteurs du Dictionnaire proposent deux conceptions de l'argumentation qui peut ainsi être interprétée comme présentation d'un point de vue et comme composition d'énoncés.

«Rhétorique et argumentation renvoient toutes deux à une question qui mesure tout ce qui sépare (ou réunit, le temps de la poser, ou plus longtemps si la relation est davantage caractérisée par le psychologique) les protagonistes de la relation rhétorique. Ils ne se connaissent pas forcément, comme l'homme politique qui s'adresse par l'intermédiaire de la télévision à son électorat, ou l'écrivain qui ignore quels seront ses lecteurs. La rhétorique, envisagée cette fois comme discipline, réunit toujours un orateur et son auditoire sur une question donnée qu'ils négocient. A travers elle, c'est la distance, la différence entre eux, qu'ils mettent sur la table. Qu'est-ce qui est hors-question, qu'est-ce qui est en question, qu'est-ce qui, dans leurs positions respectives, est négociable ? Ce sont là les questions de base de la rhétorique (et de l'argumentation) ». Meyer, Michel. «Comment repenser le rapport de la rhétorique et de l'argumentation?», Argumentation et Analyse du Discours [En ligne], 2009, mis en ligne le 01 avril 2009. (Consulté le 19.01.2016) En somme, nous pouvons dire que la rhétorique-discipline contient l'argumentation; cependant il faut prendre en considération que la rhétorique peut représenter aussi la technique de l'argumentation et dans ce cas-là elle utilisé comme synonyme de l'éloquence.

Examinons la situation de communication rhétorique. L'acte de communication rhétorique peut avoir lieu en condition d'existence de locuteur (émetteur), récepteur (destinataire) et du discours (le texte). Le but d'un acte pareil est de convaincre le récepteur. Cette influence est mise en œuvre dans deux direction: le locuteur se sert de l'argumentation pour convaincre le récepteur au niveau logique d'un coté, et d'autre coté il influence les émotions du récepteur. Cette approche de l'analyse des actes communicatives viens de l'Aristote et sa rhétorique. La tradition antique a bien sur son influence sur l'étude du discours, et si nous pouvons le dire, elle jette les bases de la pensée scientifique. La nouvelle rhétorique ne peut pas ignorer les acquisitions de l'Antiquité ; en même temps elle propose des approches nouvelles qui ne sont pas structurées dans un paradigme scientifique unifié. La pluralité des points de vus dans les questions de la détermination des objets, des buts et des taches de la nouvelles rhétorique résulte en ce qu'il existe des définitions parfois opposants de la rhétorique.

Ainsi, le terme « rhétorique » n'est pas assez précisément déterminé ce qui facile à comprendre. Dans l'antiquité la rhétorique s'est formé comme l'art de la parole destiné à l'audience de masse et elle avait le caractère syncrétique. La rhétorique comprenait ce que nous avons aujourd'hui comme disciplines à part ayant pour objet d'études la langue et la parole dans toutes leurs formes et manifestations. Dans le contexte du développement de ces disciplines, la rhétorique renait, mais tout à fait dans sa forme contemporaine.

Dans l'ensemble, nous pouvons voir que les opinions sur les relations entre rhétorique et argumentation partent des positions d'une distinction nette, à un équilibre variable entre ce qui est considéré comme deux disciplines à part, mais complémentaires en même temps, et jusqu'à la proposition d'une association dans le cadre d'une même activité verbale. Chacune de ces opinions est fondée sur une conception particulière de l'argumentation, et sur des présupposés distincts.

1.2 Rhétorique et religion

La rhétorique s'est développée au sein des sociétés démocratiques ; son intérêt était plutôt centré sur le discours politique et public. Les théoriciens grecs et latins ont formalisé les concepts de cette science. Peu à peu l'art de bien parler entre dans le domaine religieux; comme nous sommes intéressés au christianisme, il serait utile de nous rappeler que la rhétorique était en plein force quand la religion chrétienne a vu le jour.

C'est le Moyen Age qui donne naissance au rhétorique sacrée ou homilétique, qui change la structure du discours rhétorique et présente une image nouvelle du rhéteur. Le but de la rhétorique chrétienne est la formation d'une personnalité nouvelle, la création d'une société conforme aux normes moraux du christianisme dont les membres appartiennent à l'Eglise universelle. L'art de l'argumentation théologique atteint son apogée dans les œuvres des pères de l'église: Athanase d'Alexandrie, Basile de Césarée (le Grand), Grégoire de Nazianze (le Théologien), Cyrille de Jérusalem, Jean Chrysostome, Grégoire Ier le Grand. A cette époque la religion chrétienne et l'Eglise avaient l'influence prépondérant dans le domaine d'éducation et de formation, aussi bien que dans la vie culturelle de la société. Au fur et à mesure l'Eglise a monopolisé le système d'éducation et de formation; la rhétorique et la grammaire ont devenu les instruments de la religion, l'art de bien parler était au service de l'homélie.

La Réforme et la Renaissance ont changé le rapport des forces. Au XVII siècle l'étude rationnel de la langue se développe. La rhétorique était vue comme la science de langue et vers XVII-XIX siècles elle était comprit plutôt comme l'étude de l'argumentation dans les textes écrits Âîëêîâ À.À. Èñòîðèÿ ðèòîðè÷åñêèõ èäåé. /Îáðàçîâàòåëüíûé ïîðòàë "Ñëîâî"/ Mis en ligne 16.06.2012. (Consulté le 20.01.2016.). Comme la rhétorique avait été enseignée dans le cadre de l'éducation religieux, au moment des tensions entre l'Etat et l'Eglise cette discipline représentait le symbole rétrograde. Laïcisation de la société, de l'enseignement, de l'état a porté ses fruits: la rhétorique été délégitimée, ayant la logique séparée de ses études. Cependant l'intérêt pour les études d'argumentation se maintenait dans le domaine du droit et de la théologie. « A la même époque, les discours polémiques à contenu politique et religieux sont d'une violence particulière, et produisent, du coté catholique, des ouvrages impressionnants, notamment par leur volume, prenant la défense du dogme » Christian Plantin. L'argumentation : histoire, théories et perspectives. Paris : Presses Universitaires de France, 2005, p. 12 / Que sais-je? : collection encyclopédique . L'Eglise devait faire valoir ses convictions et mobiliser tout son savoir de l'éloquence pour faire face aux grandes découvertes et tous les acquis scientifiques de l'époque. La non-conformité de la science et la théologie a porté l'ombrage aux pratiques argumentatives, qui était vues comme fallacieux.

1.3 Argumentation ou persuasion

Au premier regard, les questions touchés par la rhétorique et la logique semblent être de différente nature. Pour beaucoup de personnes la rhétorique est associée tout d'abord avec la mise en œuvre de l'argumentation persuasive ou l'étude du discours persuasif. La question concernant le style de présentation des arguments représente le point de désaccord essentiel: la logique traite la structure des arguments et leurs exactitude, tandis que la rhétorique s'occupe de l'efficacité des arguments qui sont utilisés pour influencer l'auditoireWalton, Douglas. Dialog theory for critical argumentation. - Amsterdam; Philadelphia: John Benjamins Publishing Company, 2007. - XVIII. - (Controversies (CVS) / ed.: Marcelo Dascal ; vol. 5), p. 91. Ayant la structure erronée ou fausse, un argument peut tout de même parait persuasif pour les récepteurs, et vice versa. D'autre coté nous ne pouvons pas limiter la rhétorique à l'efficacité seule des arguments, alors que la structure correcte des arguments est probablement liée à l'efficacité de leur effet persuasif. La structure d'un argument est bien sur importante, mais son usage dans le discours est également significatif. Ainsi la rhétorique et la logique doivent coopérer dans le cadre de cet approche.

Argumentation représente l'ensemble des raisonnements ayant pour but de changer le point de vue ou les convictions d'autre partieÈâèí À. À. «Îñíîâû òåîðèè àðãóìåíòàöèè: Ó÷åáíèê.». Ì.: Ãóìàíèò. èçä. öåíòð ÂËÀÄÎÑ, 1997. p. 3 ; ce sont les raisonnements « par lesquels on déduit les conséquences logiques d'un principe, d'une cause ou d'un fait, en vue de prouver le bien-fondé d'une affirmation, et de convaincre » (CNRTL). Un raisonnement ou un argument est un ou plusieurs énonciations reliées. Les raisonnements sont utilisés pour appuyer la thèse d'argumentation, autrement dit l'affirmation que le locuteur doit inspirer à ses auditeurs et faire parties de leurs convictions.

Les définitions de l'argumentation sont nombreux: elle est liée à plusieurs disciplines; tout de même nous proposons de nous référer tout d'abord à la logique, parce qu'elle nous aidera de trouver l'essentiel de l'argumentation, les points de base que nous pouvons utiliser pour nous appuyer.

Nous pouvons citer plusieurs caractéristiques essentielles de l'argumentation:

-- l'argumentation est toujours manifestée dans la langue, elle prend la forme des énoncés ou des propositions écrites; la théorie d'argumentation étudie les liens entre ces unités laissant à part les idées, les arrière-pensées ou les motives cachés des arguments ;

-- l'argumentation représente une activité orientée vers un but précis: celle de renforcer ou affaiblir des convictions ;

-- l'argumentation est une action sociale car elle est tendue vers une personnes ou vers un certain nombre de gens; elle présuppose la situation de dialogue des interactants et la réaction active des récepteurs ;

-- l'argumentation s'appuie sur la raison des interlocuteurs qui sont capables d'estimer les arguments, les accepter ou les contester.

De point de vue de la logique, on distingue deux type d'argumentation: empirique, dont les arguments essentiels représentent l'expérience, et théorétique, fondée sur le raisonnement. Les données empiriques qui sont utilisées au cours de l'argumentation prennent le forme des exemples (quand un fait concret permet de généraliser la situation), des illustrations (quand un fait soutient une idée déjà existante) et les modèles (quand un fait est tenu pour un modèle). L'argumentation empirique toujours demande le recours à l'argumentation théorétique, car d'habitude ce sont les raisonnements théorétiques qui apparaissent d'être décisifs au moment du choix entre les idées opposées. Les méthodes d'argumentation théorétique incluent le raisonnement déductif, argumentation méthodologique, argumentation systémique, et d'autres.

En vue de l'auditoire pour laquelle l'argumentation est présentée la logique distinguer l'argumentation universelle et contextuelle. De leurs noms il est assez évident que l'argumentation contextuelle est effective au milieu de certains récepteurs. Les moyens d'argumentation contextuelle comprennent l'appel à la tradition, à l'autorité, à l'intuition, à la foi, au bon sens. Pourtant nous pouvons dire qu'en gros ces moyens sont tous soumis à la tradition, car tous ce qui est mentionné plus haut se forme d'après la tradition historique et dépend de cette dernière. Elle aussi détermine la réceptivité de l'auditoire. La technique d'appel à la tradition représente un instrument effectif quand l'argumentation touche les questions morales.

· Appel à l'autorité peut être définit comme référence à l'opinion ou à l'action d'une personne reconnue dans la domaine de la problématique du discours par ces convictions ou actions. A la différence de la tradition qui se forme d'une façon spontanée et n'a pas d'auteur, l'autorité est une personne concrète.

· L'intuition est semblable à la foi: elle se définit comme une conviction profonde, sincère et émotionnelle dans la vérité d'une point de vue.

· La foi se manifeste par acceptation de certaines dispositions comme certaines et incontestables.

L'argumentation, vue comme discours logique, représente une sorte de procédé de raisonnement. D'après les définissions classiques l'argumentation a pour base un constellation d'énoncés ou propositions qui sont liées à un certain système de vus. Dans le chapitre précédent nous avons essayé d'expliquer les différences entre les concepts de la rhétorique et de l'argumentation. De nos réflexions il est évident que la logique forme l'argumentation rhétorique, mais la question se pose: ou mène cette logique, quel est son but ? La réponse est la persuasion.

«La persuasion peut être vue comme le produit des processus généraux d'influence. [...] La rhétorique argumentative s'intéresse fondamentalement au discours tenu dans un débat ouvert et contradictoire, structuré par l'intention (illocutoire) de persuader, c'est-à-dire de communiquer, expliquer, légitimer et faire partager le point de vue qui s'y exprime et les mot qui le dise [...]. La persuasion (perlocutoire) résulte de tout ou partie de la réalisation de l'ensemble de ces intentions. La façon dont elle se réalise ou non est une question empirique, dont l'étude doit se mener en collaboration » Dictionnaire d'analyse du discours, 2002. p. 428-429. Nous pouvons décrire les relations entre les trois concepts envisagés d'une façon suivante (Figure 1. Les trois concepts):

Figure 1. Les trois concepts

Effectivement, nous considérons ces trois notions comme appartenant à des niveaux différents. La rhétorique représente le domaine disciplinaire ayant l'argumentation comme « moyen » pour atteindre son but de persuader. Il est important de tenir en compte ces relations hiérarchiques car il existe beaucoup de définitions pour expliquer ces notions et nous pouvons finir par perdre leurs limites.

Dans leur travaux commun C. Perelman et L. Olbrechts-Tyteca montre aussi la différence entre la notion de persuasion et celle de conviction. Ils proposent en effet « d'appeler persuasive une argumentation qui ne prétend valoir que pour un auditoire particulier et d'appeler convaincante celle qui est censée obtenir l'adhésion de tout être de raison » Cité de : Christian Plantin. L'argumentation : histoire, théories et perspectives. Paris : Presses Universitaires de France, 2005, p. 38 / Que sais-je? : collection encyclopédique. Tout de même nous devons essayer de trouver les caractéristiques essentielles de la persuasion.

Comme nous avons déjà mentionné, la persuasion peut être considéré comme le but de l'argumentation, donc on recours à l'argumentation pour persuader notre interlocuteur. Cette situation communicative se répand dans tout les domaines de nos vies. En effet, nous avons tous la perception générale de la persuasion comme l'acte de changement de l'opinion dans le cadre de l'interaction verbale. Il faut préciser que le changement de l'opinion représente plutôt le résultat de la persuasion, tandis que la persuasion elle-même stimule ce changement.

Etant donné que le processus de persuasion fait part de l'acte communicatif, il faut au moins deux participants (ou il est mieux de dire, deux parties interactantes) pour mettre en œuvre l'acte de persuasion. Pour comprendre l'essence du processus nous proposons la définition détaillée de la persuasion élaborée par Douglas Walton: « The proponent persuades the respondent to accept a designated proposition A as true if and only if the proponent puts forward a chain of argumentation meeting the following requirements. First, each step, or single inference in the chain, is a structurally correct argument according to some appropriate requirements set out in the opening stage of the dialogue. Second, the premises of the argument are all propositions that are already commitments of the respondent in the dialogue or are propositions that he can tentatively accept or be gotten to accept by argument later in the dialogue. Third, the ultimate conclusion of the chain of argumentation, at the final step of inference, is the proposition A » Walton, Douglas. Media argumentation: dialectic, persuasion, and rhetoric. Cambridge University Press, 2007, p. 87-88 (Le propagateur peut persuader le répondant/récepteur d'accepter la proposition indiquée A comme vraie si, et seulement si, le propagateur présente une chaine argumentative conforme aux critères suivants. Premièrement, chaque pas ou inférence dans la chaine représente un argument structurellement correcte en conformité des exigences instaurés au début du dialogue. Deuxièmement, les prémisses de l'argument sont les propositions qui sont déjà les engagements du répondant dans le dialogue ou sont les engagements qu'il peut accepter provisoirement ou qu'on peut lui faire accepter par argument au cours du dialogue. Troisièmement, la conclusion principale de la chaine argumentative à la fin de l'inférence est la proposition A) Remarque: toutes les traductions présentées dans le texte de ce recherche sont faites par l'auteur de la mémoire, Elvira Zakirova..

Cette définition met en relief trois éléments principaux de la persuasion. Le premier concerne l'argumentation: pour persuader l'interlocuteur, les arguments doivent être logiques et la conclusion doit suivre des prémisses ; cette partie de la définition nous renvoi aux technique de l'argumentation, à la « forme extérieure » de la persuasion et nous fait penser sur la question de la structure des arguments et de leur enchainement. Le deuxième élément concerne les prémisses du récepteur et son engagement à ses convictions qui est transféré des prémisses à la conclusion. Le troisième élément indique la notion de la conclusion principale qui en effet représente l'essence de la persuasion, c'est la fin de l'acte de persuasion: le propagateur doit convaincre le récepteur d'accepter la conclusion.

Ainsi il est possible de désigner l'acte de persuasion comme un effort d'une partie de changer l'opinion, les sentiments, les action d'autrui. Il existe aussi deux autres formes d'influence: la coercition et l'incitation. La différence entre ces deux formes consiste en ce que la coercition offre les conséquences positives du changement tandis que l'incitation effroi des conséquence négatives. Pouvons nous les traiter comme types de persuasion ? Pour le comprendre nous devons prêter attention au but de ces actes: la persuasion amène à l'acceptation d'une proposition comme vrai à la base des engagements du récepteur, tandis que la coercition et l'incitation offrent une sorte de compromis pour que le récepteur puisse acquérir ce qu'il apparemment veut. L'une des traits prépondérant de la persuasion est la liberté: le récepteur doit accepter librement la conclusion que l'énonciateur lui présente.

1.4 Persuasion et propagande

Le mot «propagande» a émergé dans la langue avec la création de la Congrégation de Propaganda Fide au XVII siècle: ce département de l'administration pontificale était chargé de la propagation de la foi, c'est-à-dire sa diffusion. Très rapidement l'action de la Congrégation s'étendait et la propagande désignait ainsi la Congrégation elle-même, aussi bien que son action et le contenu de ses messages: « Par la propagande, l'Église dépasse ses auditoires restreints pour viser une communication large, ouverte, universelle. Les missions ont donc une double charge de conquête des populations non chrétiennes et de reconquête des chrétiens ayant abandonné le catholicisme. » d'Almeida, Fabrice. « Propagande, histoire d'un mot disgracié », Mots. Les langages du politique [En ligne],

69 | 2002, mis en ligne le 14 mai 2008. (Consulté le 20.11.2015) A l'origine le mot n'avait pas de connotations négatives, au moins pour les catholiques qui se trouvaient à son origine. Quand même il est assez facile de deviner que les connotations négatives ne se tardent pas à apparaitre, puisque le terme arrive au milieu des tensions religieux et il est logique que pour les protestants la propagande s'associe aux actions concrètes des catholiques, à leur défense d'un point de vue concret dans les questions doctrinales. d'Almeida, Fabrice (1963- ). La manipulation. - 2e èd. mise à jour, 7e mille. - Paris : Presses Universitaires de France, 2006. p. 81 - 87

Le grand changement du sens se passe quand le mot entre le domaine politique. Le mot « propagande » est utilisée pendant les deux guerres mondiales pour décrire les actions des parties opposées qui sont caractérisées comme fausses et mensongères, et le mot obtient des connotations forcement négatives. La propagande désigne depuis un discours illogique, c'est-à-dire qui n'est pas bien fondé, et discours contraire à l'éthique, qui implique la tromperie et la manipulation. Les connotations négatives étant si fortes, en 1982 la Congrégation de Propaganda Fide change son nom vers la Congrégation pour l'évangélisation des peuples.

Aujourd'hui parmi les synonymes de la propagande nous pouvons trouver tels mot que la mensonge, la tromperie ou même « le lavage du cerveau ». Le Pocket Oxford Dictionary (1984) a présenté la définition de la propagande comme « biased information » (information préjugée) Cull, Nicholas John. Propaganda and mass persuasion: a historical encyclopedia, 1500 to the present / Nicholas J. Cull, David Culbert, David Welch. ABC-CLIO, Inc., Santa Barbara, California, 2003. p. 317. Le problème des définitions de la propagande consiste en ce qu'il y en a trop. Beaucoup de définitions de la propagande postulent que son but est de changer les convictions des récepteurs ou les faire accepter certaines propositions comme vraies ou fausses. En tant que traits caractéristiques de la propagande, ces buts sont plutôt secondaires et la fin principale est toujours de faire agir les destinataires ou les faire s'abstenir de certaines actions. Alors la plupart des chercheurs admettent que la propagande concerne l'influence sur les opinions et surtout elle est liée à la mise en œuvre de l'influence émotionnelle plutôt que rationnelle. Lasswell a décrit la propagande comme « manipulation of collective attitudes by the use of significant symbols (words, pictures, tunes) » Cité de : Cull, Nicholas John. Propaganda and mass persuasion. 2003. p. 318 (manipulation des attitudes collectives par le biais de symboles significatifs (les mots, les images, les mélodies)).

Pour atteindre à ses fins la propagande recours à la persuasion. Pour mieux comprendre les relations entre l'acte persuasive et la propagande nous proposons d'examiner les traits caractéristiques de la dernière d'après Walton Walton, Douglas. Media Argumentation, 2007, p. 109 - 113:

1. La structure dialoguée: d'un coté se trouve le locuteur (un groupe ou une personne représentant ce groupe) qui est l'émetteur du message. D'autre cote il y a le récepteur qui est souvent l'audience de masse. Généralement les relations entre deux parties sont déséquilibrées, car le locuteur joue un rôle plus actif, tandis que le récepteur est plus passif dans la plupart des cas.

2. Le contenu du message représente une argumentation verbale ou non-verbale (ex. en images) qui est souvent soutenue par les moyens différents tels que la musique ou les costumes.

3. La structure axé sur l'objectif: le but du destinateur est de faire agir le récepteur, de faire accomplir une action certaine ou soutenir une politique pour mener les actions; cette approche déterminée ou intentionnelle est souvent caractérisée comme manipulatrice.

4. L'auditoire de la propagande inclut les gens appartenant à des couches sociaux différents dont les membres ont les intérêts communs.

5. La propagande est indifférente à l'application du raisonnement logique; elle se sert de tels moyens argumentatives qui sont opportuns et justes dans une situation de communication particulière.

6. La propagande peut être considérée comme un discours qui préconise un seul point de vue, voire l'argumentation partiale.

7. La persuasion est utilisée pour engager l'auditoire dans l'action, c'est le moyen de la propagande pour accomplir sa tache principale d'inciter les récepteurs à l'action.

8. La propagande en tant que l'action sociale est justifiée par les résultats à atteindre.

9. La lexique émotive aussi bien que les définitions persuasives sont utilisés pour rendre les caractéristiques extrêmes aux points de vue opposés.

10. La propagande créer la dichotomie pour les auditeurs.

Il faut dire que ces caractéristiques de la propagande sont introduites par Walton pour le discours médiatique, tout de même la propagande est un phénomène qui est présente dans les domaine différents, y compris dans la religion. En même temps la question se pose: comment devons nous traiter la propagande, est-ce que nous devons la classer dans le discours persuasif ? Nous avons souligné que la propagande a pour but de changer le point de vue du récepteur pour qu'il agisse. Donc, il semble que la propagande et la persuasion sont presque les mêmes, néanmoins il faut faire attention: quoique leur but de changer le comportement post-communicatif peut être considéré comme caractéristique pour les deux, les moyens d'y parvenir diffèrent. Il faut souligner que la propagande ne fait pas de différence dans ses méthodes car tout est justifié par son but (voir 5 et 8).

La diffusion de la propagande est une action consciente et délibérée. Le but de la propagande est au centre de son action: c'est le but qui distingue la propagande des autres activités politiques et sociaux et qui indique sa réalisation. Dans son sens plus générale la propagande représente une action communicative ciblée avec un objectif établis a priori ; elle influence l'opinion publique par la voie de transmission des idées et des valeurs à une fin précise, sans violence. Cull, Nicholas John. Propaganda and mass persuasion: a historical encyclopedia, 2003. p. 317 - 323. Bien que la propagande s'en sert de la persuasion comme un des outils pour atteindre ses buts, nous ne pouvons la classer que dans le domaine de discours rhétorique comme une forme d'influence manipulatrice, mais nous croyons qu'elle n'appartient pas au supradiscours persuasif.

1.5 Supradiscours persuasif

L'analyse du discours comme discipline est apparu dans les années 1960. Les recherches de discours « sont situées au carrefour de tous les champs de savoir » Maingueneau, Dominique. « Que cherchent les analystes du discours?», Argumentation et Analyse du Discours. 9 | 2012, mis en ligne le 15 octobre 2012. [En ligne] (Consulté le 18.01.2016). Norman Fairclough a développé le modèle à trois dimensions pour étudier le discours ou il distingue trois formes séparées de l'analyse de discours qui sont interdépendantes: l'analyse des textes oraux ou écrits, analyse des pratiques discursives (le processus de la production textuelle, son distribution et son consomption) et l'analyse des évènements discursives comme des exemples des pratiques socioculturelles. Alors, on peut dire que la pratique discursive représente le processus de la création du texte et son perception dans le cadre de l'évènement communicatif inclus dans le contexte socioculturel. Cette définition nous permet d'élaborer le concept de la pratique discursive et la représenter comme l'interaction communicative des individus ou/et des groupes des individus fondée sur les textes appartenant au domaine particulier de communication. Ainsi la pratique discursive comprend beaucoup d'éléments tels que les sujets du discours, les sources d'informations, les institutions, les idéologies, les rites, les opinions, etc.

Dans les différents types de discours on peut trouver une telle pratique discursive qui représente l'interaction communicative dont le but est de faire agir le récepteur dans les intérêts du locuteur par le biais de conviction ou/et persuasion. Nous parlons ici de telles réactions d'allocutaire qu'on peut caractériser comme les décisions prises par le récepteur lui/elle-même sur la nécessité, désirabilité, possibilité de l'action post-communicative. On peut trouver cette pratique discursive dans tels types de discours comme discours politique, juridique, religieux et même quotidien. Cette dispersion et importance du type de discours indiqué nous permet de le distinguer des autres et le placer au-dessus dans la hiérarchie: nous proposons de le nommer supradiscours persuasif.

Le concept du supradiscours persuasif décrit les pratiques communicatives de l'interaction des individus qui se fondent sur les différents types de discours ayant certains traits communs tels que les traits cognitifs, structurels, stylistiques, communicatifs et pragmatiques. Le préfixe supra- souligne que les pratiques communicatives persuasives peuvent se réaliser dans les différents types socio-fonctionnels de discours. Donc, nous pouvons présenter les traits principaux du supradisours persuasif (SDP):

1. SDP représente une forme particulière de l'interaction communicatif.

2. SDP inclut certaines parties des autres discours ayants les traits communs.

3. C'est la persuasion qui détermine l'appartenance au SDP.

4. L'acte de persuasion est propre au tous les types du discours qui forme le SDP, il a le caractère universel.

La caractéristique primordiale du supradiscours persuasif est la persuasivité. Le supradiscours persuasif se caractérise par la mise en œuvre de l'influence persuasive dont le but est de changer le comportement post-communicatif du récepteur par biais de changement de son attitude pré-communicatif à l'égard de l'objet du discours.

Les particularités de l'influence persuasive:

· Conflit pré-communicatif (réel ou supposé) entre les participants sur la nécessité/possibilité/désirabilité de l'action post-communicatif initiée par le locuteur ;

· Dichotomie de rationnel et de l'émotionnel: application des arguments rationnels et émotionnels (explications, exemples, flatterie, etc.). « Faut-il rappeler qu'Aristote, le fondateur de la théorie de l'argumentation européenne avec ses traités « Topiques » et « Rhétorique », soulignait encore plus clairement qu'il est légitime pour l'orateur d'utiliser non seulement des moyens persuasifs basés sur le logos (l'argumentation rationnelle), mais aussi les émotions de l'auditoire (pathos) et la réputation de l'orateur même, qui inclut notamment les émotions positives suscitées par la personnalité de l'orateur (ethos)»Kienpointner, Manfred. «La liberté ou la mort. Les arguments émotionnels dans les Philippiques de Cicéron », Argumentation et Analyse du Discours 13 | 2014, mis en ligne le 14 octobre 2014. (Consulté le 08.02.2016.) ;

· Libre choix: le récepteur prend la décision indépendamment sur la nécessité/possibilité/désirabilité de l'action au bénéfice du locuteur

Le contexte de la situation communicative et les particularités de l'influence persuasive présupposent certaines caractéristiques propres aux interactants. Tout d'abord, il existe entre eux un désaccord sur la nécessité/possibilité/désirabilité de l'action à réaliser par le récepteur, d'où découle l'intention persuasive dominante du locuteur, son intérêt vif et sincère dans l'actualisation de ses intentions. Les interactants possèdent des images cognitives les uns des autres, ils comprennent la situation communicative et se servent du code linguistique et paralinguistique commun. Ils possèdent aussi des connaissances communes (encyclopédique, pragmatique et socio-culturelle) ; tout de même niveau de connaissances communes de locuteur et récepteur peut différer et ce fait influence le choix des stratégies argumentatives et des moyens linguistiques de leur actualisation.

La stratégie persuasive représente un phénomène universel dans certains types de discours où l'un des objectifs prépondérants de l'expéditeur est de changer le comportement post-communicatif du locuteur ; par exemple, ce sont les discours politique, médiatique et religieux. La stratégie persuasive détermine l'application des moyens linguistiques de la persuasion rationnelle, aussi bien que de l'influence émotionnelle.

L'objectif de la stratégie persuasive est donc de changer le comportement post-communicatif du récepteur dans la situation de libre choix: le récepteur doit être convaincu qu'il est nécessaire, ou désirable, ou possible d'agir.

Dans son œuvre « Ðèòîðè÷åñêèé ìåòàäèñêóðñ: îñíîâàíèÿ äëÿ ïðàãìàëèíãâèñòè÷åñêîãî ìîäåëèðîâàíèÿ è ñîöèîêóëüòóðíîé ðåàëèçàöèè (íà ìàòåðèàëå ñîâðåìåííîãî íåìåöêîãî ÿçûêà) » (« Le métadiscours rhétorique: le fondement du modelage pragma-linguistique et de la mise en œuvre socioculturelle (sur les exemples de l'Allemagne contemporain)»), M. Golodnov représente la structure hiérarchique de la stratégie persuasive à cinq niveaux qui sont reliés par les relations d'inclusion Ãîëîäíîâ, À. Â. Ðèòîðè÷åñêèé ìåòàäèñêóðñ: îñíîâàíèÿ äëÿ ïðàãìàëèíãâèñòè÷åñêîãî ìîëäåëèðîâàíèÿ è ñîöèîêóëüòóðíîé ðåàëèçàöèè (íà ìàòåðèàëå ñîâðåìåííîãî íåìåöêîãî ÿçûêà). Àñòåðèîí, ÑÏá, 2011. p. 163 - 175:

1) Stratégie persuasive générale (intention générale) ;

2) Stratégies persuasives spécialisées ;

3) Démarches communicationnelles persuasives: tactiques persuasive (les moyens de la mise en œuvre d'une stratégie persuasive) ;

4) Outils communicationnels persuasifs ;

5) Marqueurs persuasives (moyens linguistiques et extralinguistiques de l'explication persuasive des outils communicationnels persuasifs dans la structure du texte).

Nous allons nous appuyer sur cet approche et nous servir de conclusions faites dans ce chapitre pour analyser les tactiques persuasives dans le discours religieux.

2. Discours religieux

2.1 Situation contemporaine

Aujourd'hui les recherches sur l'argumentation sont basé sur les textes des médias, textes politiques. Ce sont les modèles, les moyens et les modalités de l'argumentation qui font l'objet des recherches contemporaines. Tout de même, on n'utilise pas souvent les textes religieux comme base de recherche sur l'argumentation tandis qu'ils représentent un champ d'investigation très intéressant.

«La réduction du discours aux textes, et de ceux-ci aux textes fondateurs, laisse dans l'ombre le réseau dense des pratiques discursives de la vie religieuse: des catéchismes aux émissions religieuses à la télévision, des bulletins paroissiaux aux réunions de fidèles, etc., autant de genres qui sont laissés aux érudits, aux historiens ou aux sociologues, qui les abordent avant tout comme des documents»Maingueneau, Dominique « Introduction. La difficile émergence d'une analyse du discours religieux », Langage et société 4/2009 (n 130), p. 5-13. (Consulté le 16.10.2015.). Tout d'abord nous allons examiner le discours religieux et définir les genres principaux et après il faut en sélectionner ceux que nous pouvons inclure dans le domaine du supradisours persuasif (Figure 2. Le contenue du supradisours persuasif).

Pourquoi alors s'intéresser dans le discours religieux ? D'un cote la religion fait part de la vie privée et chaque personne a la liberté de confession et la liberté de pensée ; mais d'autre coté le XXI siècle montre la renaissance de la religion en tant que la force déterminant. La religion a toujours sa force et son influence inspirantes aussi bien que destructives. La plupart de la population de notre planète partagent des convictions religieuses quelconques qui influencent leurs interactions et leur conception du monde.

Figure 2. Le contenue du supradisours persuasif

religion rhétorique christianisme interlocuteur

Dans notre recherche le champs d'investigation se limite au discours religieux chrétien, orthodoxe et catholique en particulier. Pendant plus de 2000 ans le Christianisme, et l'Eglise Catholique en particulier, influençait la formation de la civilisation occidentale. Nous pouvons trouver les traces de la religion chrétienne dans l'art, la musique, la littérature et l'histoire. Il est assez intéressant que ces deux courants du christianisme subit aujourd'hui les tendances différentes. L'orthodoxie est représenté par l'Eglise orthodoxe russe dans notre recherche, et voilà quelque faits et chiffres tirés du récent rapport du patriarche Cyrille: « Ñåãîäíÿ íàøà Öåðêîâü îáúåäèíÿåò 293 åïàðõèè, òî åñòü íà 46 áîëüøå, ÷åì â 2013 ãîäó è íà 134 áîëüøå, ÷åì â 2009 ãîäó. Ñîçäàíû 24 ìèòðîïîëèè: èõ ÷èñëî äîñòèãëî 57» Äîêëàä Ñâÿòåéøåãî Ïàòðèàðõà Êèðèëëà íà Àðõèåðåéñêîì Ñîáîðå Ðóññêîé Ïðàâîñëàâíîé Öåðêâè (2 ôåâðàëÿ 2016 ãîäà) [Îôèöèàëüíûé ñàéò ìîñêîâñêîãî ïàòðèàðõàòà] (Aujourd'hui notre Eglise comprend 293 diocèses ce qui est de 46 plus qu'en 2013 et de 134 plus qu'en 2009. 24 métropoles ont été crées et leur nombre total a atteint 57). «[…] ñåé÷àñ â Ðóññêîé Ïðàâîñëàâíîé Öåðêâè 34 764 õðàìà èëè èíîãî âèäà ïîìåùåíèÿ, ãäå ñîâåðøàåòñÿ Áîæåñòâåííàÿ ëèòóðãèÿ, ÷òî íà 3 379 áîëüøå ÷åì â 2013 ãîäó, ïî óòî÷íåííûì äàííûì. (Pour le moment l'Eglise Orthodoxe Russe inclue 37 764 temples ou autre type de locaux ou la Divine Liturgie est célébrée ce qui est de 3 379 plus qu'en 2013 d'après les données précisées).  ñòðàíàõ äàëüíåãî çàðóáåæüÿ äåéñòâóþò 891 ïðèõîä è 56 ìîíàñòûðåé Ìîñêîâñêîãî Ïàòðèàðõàòà, âêëþ÷àÿ ïðèõîäû è ìîíàñòûðè Ðóññêîé Çàðóáåæíîé Öåðêâè (A l'étranger (l'étranger lointain) nous avons 891 paroisses et 56 monastères de l'Eglise orthodoxe russe hors frontières).

Nous voyons que l'Eglise orthodoxe russe renforce son influence et élargi sa présence dans les médias. La situation est différente pour le monde catholique. Depuis 1980 jusqu'à 2012 le nombre des catholiques a augmenté de 57% ; mais le ratio des croyants catholiques reste plus ou moins stable depuis 50 derniers ans et est égal à 17.2% dans le monde ce qui représente 1,228,612,000 des gens pour l'an 2012 selon les données du National Catholic ReporterReese, Thomas. Global Catholic population up, number of priests down since 1980 by / May. 31, 2015 / National Catholic Reporter [Independent News Source]. (Consulté le 21.02.2016). En même temps il faut souligner que le nombre des prêtres en Europe diminue aussi bien que la quantité des baptêmes des enfants (de 3.6 mln à 2 mln) et des mariages religieux. Tandis qu'en Europe et dans les Amériques nous assistons à la tendance de l'action laïque, l'Afrique et l'Asie montre une hausse considérable des croyants: de 12.5% en 1980 à 18.6 % en 2012 pour l'Afrique et la population catholique en Asie montré la hausse de 115% de 1980 à 2012 Ibid.. (Annexe A pour voir la distribution des catholiques)

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    êóðñîâàÿ ðàáîòà [884,5 K], äîáàâëåí 17.09.2014

  • Ïîíÿòòÿ Public Relations, îñíîâí³ ïðèíöèïè òà íåîáõ³äí³ñòü â ñó÷àñíîìó ñâ³ò³. Ïîíÿòòÿ ³ì³äæó òà ³ì³äæìåéê³íãó. Ðåêëàìà â ñèñòåì³ Public Relations. Ñâ³òîâèé äîñâ³ä PR-òåõíîëî㳿 â ñó÷àñíîìó ñïîðò³. "Ïîìàðàí÷åâ³" ïî䳿 â Óêðà¿í³ ç ïîçèö³¿ Public Relations.

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  • Ïîíÿòèå è ñòðóêòóðà Public Relations (PR). Îñíîâíûå ýòàïû PR-äåÿòåëüíîñòè. Ðîëü êîðïîðàòèâíîãî èìèäæà îðãàíèçàöèè. Ñâÿçè ñ îáùåñòâåííîñòüþ äëÿ ðàçíûõ ñôåð áèçíåñà. PR â áàíêîâñêîé ñôåðå, íà ðûíêå íåäâèæèìîñòè, â ãîñòèíè÷íîì è â ðåñòîðàííîì áèçíåñå.

    êóðñîâàÿ ðàáîòà [41,8 K], äîáàâëåí 03.06.2014

  • Ñòàíîâëåíèå Public Relations. Îñíîâíûå ñðåäñòâà îðãàíèçàöèè ñâÿçåé ñ îáùåñòâåííîñòüþ. Êëàññèôèêàöèÿ PR-òåõíîëîãèé. PR-òåõíîëîãèè â èíôîðìàöèîííî-ïñèõèëîãè÷åñêîé âîéíå. Public Relations - ýòî èñêóññòâî è íàóêà àíàëèçà òåíäåíöèé, ïðåäñêàçàíèÿ ïîñëåäñòâèé.

    ðåôåðàò [23,0 K], äîáàâëåí 25.05.2005

  • Èñòîðèÿ âîçíèêíîâåíèÿ Public Relations (PR). Îñíîâîïîëîæíèê PR, åãî ïîÿâëåíèå è èñïîëüçîâàíèå â Ðîññèè. Îïðåäåëåíèÿ òåðìèíà "Public Relations". Íàïðàâëåíèÿ äåÿòåëüíîñòè è âèäû PR, åãî ðîëü è çíà÷åíèå â ñîâðåìåííîì ìèðå. Êëþ÷åâûå îòëè÷èÿ PR îò ðåêëàìû.

    ðåôåðàò [35,4 K], äîáàâëåí 13.04.2014

  • The word "family" is connected with warm relations between members. Family relations. Both the husband and the wife create their future together. Children should love and respect the parents. A family role in children's formation of individuality.

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  • Îñîáåííîñòè è çíà÷åíèå PR íà ñîâðåìåííîì ýòàïå. Èñòîðèÿ ïîÿâëåíèÿ è ðàçâèòèÿ ñâÿçåé ñ îáùåñòâåííîñòüþ. Ïîíÿòèå è ñóùíîñòü Public Relations. Ñîäåðæàíèå PR-äåÿòåëüíîñòè. Öåëè, ôóíêöèè, çàäà÷è è ñïåöèôèêà ñîöèàëüíîãî ïîñðåäíè÷åñòâà. Âèäû è ïðèåìû PR.

    êóðñîâàÿ ðàáîòà [43,0 K], äîáàâëåí 20.02.2012

  • Óïðàâëåíèå îáùåñòâåííûì ìíåíèåì, âûñòðàèâàíèå ñèñòåìû êîììóíèêàöèé, äâèæåíèÿ èíôîðìàöèîííûõ ïîòîêîâ. Ôîðìèðîâàíèå èìèäæà è êîíêóðåíòíîãî îáðàçà îáúåêòà. Çàäà÷è è ïðèíöèïû Media, Government, Scientific, Investor Relations, Publicity è êîðïîðàòèâíîãî PR.

    ïðåçåíòàöèÿ [1,8 M], äîáàâëåí 31.10.2016

  • Àíàëèç îòíîøåíèé ñ îáùåñòâåííîñòüþ â ìàðêåòèíãå îðãàíèçàöèè. Îïðåäåëåíèå ðîëè è çíà÷åíèÿ Public Relations (PR) â áèçíåñå. Îñíîâíûå ìåòîäû PR, îñîáåííîñòè ïðîöåññà óïðàâëåíèÿ îáùåñòâåííûì ìíåíèåì. Ôîðìèðîâàíèå èìèäæà ôèðìû. Ñìåíà êàíàëà âîñïðèÿòèÿ.

    êóðñîâàÿ ðàáîòà [144,0 K], äîáàâëåí 07.12.2012

  • Italy - the country in southern Europe, on peninsula Apennine. The arms of the Italian republic. A flag and a hymn of Italy. Prevailing religion - the Roman Catholicism. Special customs Italians. Italian cuisine. The lock St. Angela. Venice and Vatican.

    ïðåçåíòàöèÿ [3,6 M], äîáàâëåí 23.02.2012

  • The history of Russian-American relations and treaties. Rise of the British Colonies against the economic oppression of the British as the start of diplomatic relations between Russia and the USA. The collapse of the USSR and the end of the Cold War.

    êîíòðîëüíàÿ ðàáîòà [14,1 K], äîáàâëåí 07.05.2011

  • Geographical location, state organization and population of England. Its remarkable sights and ancient monuments. King Henry VIII and British history religion. Newspapers, Radio, TV in Great Britain, British Broadcasting Corporation, pop and rock music.

    êóðñîâàÿ ðàáîòà [44,9 K], äîáàâëåí 12.10.2009

Ðàáîòû â àðõèâàõ êðàñèâî îôîðìëåíû ñîãëàñíî òðåáîâàíèÿì ÂÓÇîâ è ñîäåðæàò ðèñóíêè, äèàãðàììû, ôîðìóëû è ò.ä.
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